Finis les immeubles à tout va, la modernité clinquante des pétrodollars, les super marchés en veux tu ,en voilà . Le rivage de la Gaspienne devient plus désuet...avec en fond le Caucase enneigé et le prix de l'essence diminué de moitié ! La douane n'est pas suspicieuse et les gens de ce petit pays post soviétique sont encore admiratifs de ce défunt régime en contemplant le side ! Nous longeons la mer jusqu'à BATUMI . Nous logeons dans un hotel familial où Christian peut faire la vidange de l'huile moteur.
Nous goutons le soir même du local: Le khatchapouri (une pâte à pain avec du fromage doux de vache , des oeufs , le tout est chauffé et fondant ). Le bord de mer est rénové avec palmiers et complexes persiques et jouxte sans état d'âme avec les logements délabrés et les rues défoncées!
Toujours difficile de communiquer: une nouvelle langue! un nouvel alphabet! Le lendemain nous grimpons dans la montagne sur une petite route ombragée avec virages en épingle et camions poussifs impossible à doubler avec le side! Il chauffe et on s'arrête au bord de la route en pleine campagne. Les petites maisons avec leurs balcons et leurs tonnelles, leurs magnifiques portails , leurs jardins anglais avec les fleurs au milieu des herbes folles ont un charme fou et je comprends que la Géorgie ait fait rêver des générations d'artistes.
Le deuxième jour, nous dormons dans le village de SURAMI , (une jolie légende perdure sur sa forteresse nichée dans la verdure )dans un petit hotel surréaliste où les motos seront au vert jusqu'au guidon ... Nous dinons le soir au resto avec un jeune cycliste anglais , James, qui revient de Chine et pleins de rudes souvenirs qu'il nous fait partager.
cycliste et katchapouri |
Borjomi est une eau gazeuse célèbre que Christian grand amateur de ces eaux s'est empressé de goûter. Elle est excellente . La petite ville du même nom , station thermale réputée en bordure de ce parc national avait déjà un tourisme tsariste et vu les hôtels et les sanatoriums ( devenus aussi hôtels maintenant ) les vacanciers du bloc soviétique devait la fréquenter aussi! On raconte que tout Saint Petersbourg y séjourné l'été...Nous nous éloignons de ce petit coin forestier pour découvrir d'autres paysages à plus de 1000 m .
Petite halte à Akhltsikhe , village natal de Charles Aznavour , où nous retrouvons Domi et Malou et nous repartons sur une petite route de montagne verdoyante et pleine d'histoire! Chapelles , églises , monastères, forteresses en ruine sur des pitons rocheux, vestiges du passé sous influence persane , turque, Byzantine, russe ...C'est sur la Géorgie a été épargnée par l'industrialisation et le défrichement dans cette région.
Des paysannes tranquilles vendent au bord de la route des asperges sauvages et des champignons géants. Nous longeons la rivière , la Koura devenue torrent . Ça mouche fort. L'orage est en marche et des pêcheurs ont délaissé leur side.
Nous accélérons nos destriers sous les quelques gouttes et le vent qui souffle fort . Dans un paysage caucasien en diable , sur une route hyper destroy nous atteindrons la frontière un peu fourbus. Difficile d'éviter tous les trous avec le side et nous pestons comme des charretiers , mais difficile de conduire une moto chargée, dans une gadoue hyper glissante , sans tomber. Bravo Domi et Malou!
Entre Elsa , la belle fille de Malou et Domi qui est d'origine arménienne et Aida l'ex femme de Christian qui est arménienne, nous avancions depuis quelques jours avec des fantasmes et des prėjuges sur le pays ...Nous allions bien voir ! Apres la frontière route encore pourav sur 40 kms. Nous arrivons à Gyumri ,ville dévastée en partie par le tremblement de terre de 1988. Nous sommes à la recherche d'un hôtel, quand l'orage éclate et nous baladons , trempés , un grand moment avant de trouver l'hôtel Berlin qui jouxte un hôpital gynéco avec la même enseigne "H"!!! Mais le confort allemand , ainsi qu'un fast-food louche, nous requinquent illico! Et le lendemain juste 100 kms pour aller à la capitale YEREVAN , mais qui vont coûter un peu cher à Domi et Malou! Nous venons de quitter un bistrot venté , à l'ombre au bord de la route, l'idéal par cette chaleur . Bon kebab, bon contact, même avec les 2 chiens .
Nous partons un peu avant comme d'hab, suivi par Domi et Malou , qui font le lièvre pour ne pas trop dépasser la tortue...puis ils cèdent à l'envie de se tirer de derrière les camions . Normal! Et...nous les retrouvons avec deux flics . Une prime considérablement réduite au bout d'un moment, mais maintenue. Pas dupes ils cèdent. Any way !
A Yerevan , on a choisi la formule appart loué par un particulier, pour nous 4 : l'hôtel est cher en général. Même si certains vestiges rappellent que la ville fut contemporaine de l'antique Assyrie et s'il existe des monuments magnifiques comme la mosquée bleue restaurée par les iraniens, la cathėdrale saint Grégoire l'illuminateur... les monuments modernes sont vraiment du style soviétique .
Mais si on rentre visiter un de ces édifices , il semble avoir perdu de sa sévérité , de sa lourdeur , tant les gens qui les foulent sont éloignés de leur représentation . Ce passé décalé est parfois même risible : Entre autre les jeunes arméniennes avec leur jolie frimousse et leur talons de 12 cm n'ont rien de Babas russes! Je me sens bien dans cette ville : J'aime la nonchalance , le flegme , avec lesquels déambulent les arméniens dans leur capitale , la joie de vivre des jeunes sur les places et les cafés , flâner dans le marché en plein air et les jardins tranquilles , trouver de bons livres français dans les librairies, la cuisine savoureuse
D'ailleurs, nous même, il me semble, ralentissons l'allure dans cette capitale vraiment à échelle très humaine. Peut être le quartier dans lequel Domi et Christian vont acheter un pneu pour la BMW n'est pas au diapason : Ils en reviennent secouės par le demi tour du chauffeur de taxi sur la 4 voies. Une habitude en Asie centrale que nous reverrons !
. Domi et Malou partent visiter quelques monastères autour de la ville. De la route , longtemps nous suivrons la calotte enneigée du Mont ARARAT où échoua l'Arche de Noé : Montagne mythique , situé en territoire turc , mais qui domine la plaine d'Erevan.
Nous sommes doublés par plusieurs motards russes. Nous rencontrons 1 motard belge qui va aussi en Mongolie mais évite l'Iran. Nous nous retouverons plus tard . Un couple de hollandais s'arrête pour prendre des photos du side pour le moto club d'Amsterdam!
le vin de la région d'Areni se vend en bonbonne et dans les bouteilles de coca ! |
Nous attaquons la montagne désertique et brûlante. Je joue tellement le jeu sur le side, dans les virages à droite en épingle, que les gens dans les voitures derrière , doivent penser que je gerbe. Après , succède une vallée encaissée et boisée où coule un torrent. La nature est magnifique. Un Khatchkar dans les champs de coquelicots . Nous nous arrêtons au bord d'un torrent . Une famille nous accueille très très chaleureusement. Nous buvons le cafe arménien avec eux .Un des fils parle anglais. Nous échangeons nos adresses.
Nous retrouvons les Solers , dans de hauts pâturages à 2300 m où la neige n'est pas loin et sa vue rafraîchissante ! Ils ont eux aussi fait de super rencontres...
On arrive à Goris , petite ville à la frontière où nous apercevons le lendemain en allant vers la frontière iranienne les cheminées de fées
qui abritaient les habitations troglodytiques 5 ème S av J.C. 3000 ans d'histoire existe encore en Arménie ! Les envahisseurs successifs et les massacres n'ont fait que renforcer leur identité nationale dans leur pays et partout où ils vivent . Partout dans le pays s'inscrit et pas seulement sur une des collines d'Erevan , le mémorial du génocide de 1915 ...
derrière les barbelés l'Iran |
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